J’ai suivi de loin les primaires socialistes, j’ai vu quelques extraits des débats, j’ai lu les résumés publiés dans la presse. Je ne suis pas allé voter au premier tour, je n’irais probablement pas au second.

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Néanmoins, je trouve que l’organisation des primaires est un bel exercice démocratique. Quoiqu’en disent ses pourfendeurs, il me semble que tout ce qui peut éviter les nominations d’appareil est louable et souhaitable. Et je gage que ceux qui sont aujourd’hui contre (l’UMP, à quelques exceptions près) y viendront pour l’élection de 2017.
Mais là n’est pas mon propos. La question qui m’habite en ce moment, c’est de savoir sur quels critères je dois accorder mon vote à un homme ou une femme politique. L’équation est complexe, et je ne saurais y répondre ni rapidement ni facilement.
Je distingue deux catégories de positionnement (ou promesses) : d’un côté les questions économiques et politiques (place de la France dans le monde, choix écologiques, etc) et de l’autre côté les questions sociétales.
Je dois avouer que je me reconnais plutôt dans les « valeurs de gauche » pour ce qui est des premières questions : la défense des services publics, une meilleure répartition des richesses, une volonté d’apaiser les différentes communautés sont plutôt proches de ma sensibilité. Un exemple qui m’a ulcéré : le bouclier fiscal, véritable cadeau faits aux plus aisés en prétendant que les moins aisés en profiteraient par ricochet. Voilà cette ligne ultra-libérale de l’UMP à laquelle je ne souscris pas. Pas plus que je n’adhère au « on rase gratis » proféré si souvent pas les socialistes et leurs alliés.
Par contre, concernant les questions sociétales, je suis plutôt opposé aux valeurs dites de gauche : laïcité érigée au rang de dogme intangible, reniement des racines chrétiennes de notre pays, mariage et adoption accordés aux couples homosexuels, etc.
Or il se trouve que voter pour l’un consisterait à renier une partie de mes convictions, et réciproquement. En quelque sorte, entre gauche et droite mon coeur balance. Restent les extrêmes et le centre. Je me refuse à accorder ma voix aux extrêmes, le centre n’est pas toujours, loin s’en faut, convaincant.
Bref, pour en revenir à mon questionnement, quels sont les critères les plus importants ? Dois-je accorder mon vote à ceux qui sont proches de mon éthique personnelle sur les sujets sociétaux, et qui promeuvent des politiques assez immorales dans le domaine économique ? Ou, au contraire, dois-je mettre sous le boisseau les questions de société sous prétexte qu’elles sont moins importantes que les grands choix économiques ?
Bon, il me reste encore quelques mois pour affiner cette réflexion.
PS : aux élections précédentes (2007 et avant), j’ai plutôt privilégié les questions économiques mais ma réflexion évolue…
Bon article en général, mais je ne puis admettre la phrase : "Dois-je accorder mon vote à ceux qui sont proches de mon éthique personnelle sur les sujets sociétaux, et qui promeuvent des politiques assez immorales dans le domaine économique". Il ne suffit pas de dire que certaines politiques sont "assez immorales" pour que cela soit la vérité. Ou alors il faut amener des preuves, et là on peut essayer d'argumenter en toute honnêteté. Je trouve un peu commode de décréter de telle vérités révélées "les politiques économiques de gauche sont morales, les politiques économiques de droite sont immorales… ". Quel sens de la ,nuance !… Ne pensez-vous pas que tout ça est un petit plus compliqué? Qu'avant de redistribuer, il faut produire…. etc… etc… La générosité n'est pas le monopole de la gauche, d'autant qu'être généreux avec l'argent des autres n'a jamais été une vertu, mais bien une forme d'hypocrisie….
Les politiques économiques, de droite comme de gauche, devront de toute manière faire preuve d'un grand pragmatisme face à la crise que nous traversons. Donc en ce qui me concerne, je préfère accorder ma préférence à ceux dont la politique sociétale est plus en accord avec la mienne… CQFD
Bonjour.
Je n’ai pas voulu dire – et ne crois pas l’avoir dit aussi brutalement – que la politique de la droite était immorale en tout dans le domaine économique, tandis que celle de la gauche serait vertueuse.
Evidemment, et vous avez raison de le souligner, c’est un peu plus compliqué que cela. Et je ne dis pas que tout ce qui est fait par la droite est mal, ni que la gauche a raison en tout.
J’ai plutôt tenté de dégager deux tendances, avec ce qu’elles ont de simplistes, mais on en est parfois tenu à cela pour se prononcer.
Et si l’on regarde la politique française, mais aussi ce qui se passe dans de nombreux pays européens, on a quelques lignes qui se dégagent. L’une défendue par la « droite » : libéralisme économique et conservatisme sociétal. L’autre par la « gauche » : progressisme sociétal (mariage gay, euthanasie par exemple) et socialisme dans le domaine économique. Avec toutes les nuances qu’il faut, bien sûr, garder à l’esprit.
Et c’est de cet antagonisme-là dont je parle. Et qui, à l’heure du choix pour l’élection présidentielle, me titille.
Et je crois que j’en viens, comme vous, à devoir privilégier la politique sociétale. Je ne peux en aucun cas souscrire, par exemple, à la légalisation de l’euthanasie. J’y reviendrais sans doute prochainement.
Bonjour,
Je me suis posée les mêmes questions. Aucun système n'est parfait malheureusement mais personnellement je vais placer mon choix d'éthique personnelle au-dessus du choix économique. Aujourd'hui, nous baignons dans ce que j'appelle le darwinisme social, où celui qui écrase le plus l'Autre, celui qui a le plus de richesses, le plus de santé etc.. est l'Homme Dominant, l'Homme Alpha que notre société valorise tant…très archaïque comme concept dans un monde qui se veut tellement contemporain, non ? là je me rend compte que les précèptes de Jesus sont quand à eux hyper avant gardistes et non encore appliqués même au XXI eme siècle ! Et , je suis aussi d'accord avec toi, le social ne passe pas par la dictature du laïcisme et le reniement des racines chrétiennes de notre vieux continent…c'est une conception absurde et je dirai même stupide. Et donc, il me sera très difficile de me prononcer en faveur d'un candidat en 2012. Je réfléchis moi-aussi.
Merci de ton témoignage. Je vois qu’on se rejoint dans le questionnement…