Hier, lors de l'attente interminable chez un spécialiste médical, je feuillette quelques journaux. Après la lecture d'un journal automobile, je prends machinalement le dernier Express que je parcours un peu distraitement.
Puis, je tombe sur un encart qui en dit long sur la vision politique et, il faut bien le dire, la tartufferie des élites politiques. Encore que le mot élite est sans nul doute assez inapproprié.
Comme vous le savez peut-être, l'UMP, par son nouveau secrétaire général J.F. Copé, et de concert avec le président de la République, veut ouvrir un débat sur la laïcité. En fait, tout semble parti des propos de M. Le Pen qui fustigeait il y a quelques temps les musulmans qui priaient dans la rue, à Paris. Comme les sondages, auquel personne ne croit mais que tout le monde prend en compte pour savoir ce qu'il doit faire, donnent de bons scores à M. Le Pen, l'UMP s'est vite saisie du problème et a voulu lancer un débat. Un débat sur la place de l'Islam en France. Pourquoi pas, la question mérite sans doute, peut-être, d'être débattue. Encore que je ne crois pas que les prières dans la rue soient si fréquentes que cela en France. Mais bon, admettons qu'il faille débattre. Depuis, comme plusieurs voix, y compris à l'UMP, ont eu peur que ce débat tombe dans l'anti-islamisme primaire, et donc donne du grain à moudre au FN, le débat a été ré-orienté vers la question de la laïcité.
Donc comme il ne faut surtout montrer qu'on vise les musulmans – alors que c'est bien eux qui sont visés – on va mettre toutes les religions au même niveau et les traiter de la même manière. Et c'est là que M. Alain Juppé, le meilleur d'entre eux comme a dit un ancien président, a montré le chemin aux autres, ce qui est somme toute normal puisqu'il est le meilleur : "D'accord pour interdire les prières publiques, il demande des règles identiques pour tous et rappelle qu'il existe encore des processions catholiques dans les rues."
Et voilà, le tour est joué. Parce que nos politiques ne savent pas comment gérer un problème, ils font des amalgames, englobent, mélangent, malaxent et surtout nivellent par le bas.
Je suis pour l'égalité, je suis pour un traitement équitable entre toutes les religions, mais il me semble important qu'on arrête de gommer systématiquement les racines chrétiennes de la France ou de l'Europe. La France est un pays chrétien dont l'histoire depuis 1500 ans est liée à la chrétienté. On n'a pas à être pour ou contre, c'est un fait.
Si l'Islam pose un problème particulier, qu'il soit traité comme tel. Au nom de quoi, une tradition multi-séculaire, même si elle tombe en désuétude, devrait-elle être abolie au nom de la laïcité dont on commence à voir poindre les ayatollah de tout bord ?
J'attends qu'on interdise aux cloches de sonner, les pélerinages à Lourdes ou à Chartres, les émissions religieuses sur le service public, les subventions aux écoles privées catholiques, au journal La Croix. Pour commencer. Ben oui, la laïcité ne souffre pas de demi-mesures !
La France est terre sacrée depuis plus de 1500 ans. L'apport des mathématiques est universel et ne peut être un apport spécifique à la France. Nos racines sont profondément chrétiennes. Nous avons toujours vécu avec les communautés juives et musulmanes. Le problème aujourd'hui c'est que nous n'avons plus à faire avec l'islam d'autrefois , celui des fils d'Abraham mais à un islamisme radical anti-chrétien, anti-juif, anti- tout. Ainsi, il est vrai qu'aujourd'hui la France et même L'union Européenne veut nous imposer la dictature du laïcisme en niant les racines chrétiennes de l'Europe. Ils veulent une pensée unique formatée au service unique de la consommation de masse. J'ai donc été ravie des un million cinq cent mille jeunes réunis autour du Pape lors des JMJ en Espagne aux yeux du monde entier.
Pour terminer sur le manque de lieux de cultes pour les Musulmans, pourquoi faire un effeot alors qu'ils refusent de le faire eux-même vis à vis des chrétiens qu'ils exterminent un peu partout dans les pays musulmans ? Il y a aussi énormément de Boudhistes en France, eux aussi auraient peut-être besoin de lieux de cultes plus nombreux, non ?
Avant un héritage chrétien de 1500 ans, il y avait autre chose…. Il faut accepter que les sociétés puissent évoluer, et je ne suis pas convaincu que l'Islam soit en mesure de gommer la culture judéochrétienne française (en bon breton athé, je mesure le poids de cette culture).
Par contre, la déclaration universelle des droits de l'homme (une référence?) stipule que chacun doit être libre d'exprimer sa religion que ce soit en public ou en privé.
Le message officiel de la chrétienté est celui de tolérance (c'est du moins celui de jésus, je serais plus sceptique à propos de la tolérance universelle du Vatican). Tolérance envers les autres religions, et non seulement tant que celles ci restent ultra minoritaires et non perceptibles?
Car notre héritage est aussi grandement arabe (à commencer par nos mathématiques modernes).
Bref, je n'ai pas réussi à clairement comprendre comment vous vous positionnez dans votre post…. Je perçois une face tolérante empreinte de nombreuses réserves, mais les deux termes sont tellement antagonistes.
Bonjour,
il faut bien sûr accepter que les sociétés évoluent ; je ne conteste aucunement ce point.
Concernant le billet, vous avez raison de dire que je ne me positionne pas sur le fond – le problème est complexe, et je veux éviter les simplifications qui n’apportent rien. J’ai juste voulu réagir contre cette sorte de nivellement par le bas. Si les prières des Mulsulmans dans la rue, tous les vendredis, posent un réel problème, qu’il soit traité par les politiques comme il se doit. N’est-ce pas d’abord parce qu’il n’y a pas assez de lieux de culte pour les musulmans ? N’y a-t-il pas aussi une certaine provocation, peut-être d’ailleurs pour faire bouger les choses, ce qui serait légitime ?
En réalité, j’ai peu apprécié qu’un ministre fasse cette sortie qui consiste à dire à vouloir gommer des rites multi-séculaires sous prétexte d’égalité. Comme je l’écrivais, la France est un pays imprégné de christianisme : les jours fériés sont pour beaucoup liés à des fêtes chrétiennes, les cloches sonnent le dimanche, il y a des processions le 15 août. Et je ne crois pas qu’en voulant gommer à toute force cet héritage qu’on résoudra tous les problèmes.
Voilà qui, je l’espère, précise mon point de vue.